Analyse :
Beetlejuice
Comédie fantastique d’une durée de 92 minutes réalisée par
Tim Burton, parue en 1988 avec Alec Baldwin, Geena Davis, Micheal Keaton et
Winona Ryder comme acteurs principaux.
Résumé : Nouvellement
mariés, Adam et Barbara Maitland s’achètent une maison. Malheureusement, ils
décèdent dans un accident de voiture peu de temps après. À leur surprise, ils
se réincarnent dans leur demeure sous l’aspect de fantômes. Leur propriété est
vendue à la famille Deetz, des gens qui souhaitent la rénover entièrement. Ils
tentent par tous les moyens de faire fuir les nouveaux arrivants, sans respect
pour leur maison, et vont même jusqu’à faire appel à Beetlejuice, le
bio-exorciste…
Les aspects du fantastique
Le monstre
physiologique : (20min.) Les Maitland se rendent compte
qu’ils sont morts suite à leur accident. Réincarnés dans leur demeure, Adam et
Barbara ne peuvent en sortir. Dès qu’ils quittent leur terrain, ils se
retrouvent dans un univers désertique habité par des vers des sables. Ceux-ci
sont gigantesques et comportent une mâchoire à l’intérieur de l’autre, ce qui
leur confère un aspect terrifiant. Dans cette scène, Barbara est sortie dehors,
exaspérée, mais elle a vite été confrontée au monstre ; ce qui l’empressa
de rentrer chez elle.
Le mort vivant :
(40min.40s) Les Maitland sont devenus des fantômes suite à leur
accident. Pour essayer de faire peur aux nouveaux arrivants, ils se mettent des
draps, dans lesquels ils ont même fait des trous pour les yeux, sur la tête. Ce
cliché est effectué parce que la plupart des vivants ne peuvent pas les voir.
Cimetière : (54min.22s)
Beetlejuice est enfermé dans le cimetière de la maquette faite par Adam. Les
Maitland s’y rendent afin de faire appel aux services du bio-exorciste. L’endroit
est sombre. Il y a des gargouilles, des
pierres tombales croches et des arbres morts. Le lieu ajoute un effet
terrifiant à l’apparition du personnage de Beetlejuice.
Musique : (27min.35s)
Barbara et Adam ont besoin d’aide. Ils consultent leur manuel des gens récemment
décédés qui leur indique de dessiner une porte à l’aide d’une craie. Ce
principe a été repris dans Le Labyrinthe
de Pan. Quand le couple achève le rituel, il y a une musique d’ambiance qui
démarre. Des sons de carillon et de piano qui rappellent l’émerveillement et
l’étrangeté vont de pair avec l’événement surnaturel. La porte ouverte ne
laisse entrevoir qu’un faisceau de lumière verdâtre. La musique aide à suggérer
un autre univers.
Teintes saturées
à dominante bleutée : (33min.23s) Cherchant de l’aide pour
mieux comprendre leur situation, les Maitland se rendent aux bureaux de la Mort
pour rencontrer leur assistante sociale. Le couple décédé cherche le bon local
et déambule dans les couloirs. Une lumière bleutée imbibe l’endroit. Étant
donné que les couleurs du jour sont le rouge, l’orangé et le jaune, on
représente la nuit à l’aide du bleu par contraste. Ici, on l’utilise à
profusion pour donner un effet mystérieux parce que les Maitland ne savent pas
vraiment où ils vont.
Lutte du Bien et
du Mal : (17min.40s) Dans cette scène, monsieur et madame
Deetz se disputent, car l’un désire préserver la maison telle quelle, tandis
que l’autre veut tout changer. Cette scène illustre bien le conflit de
l’histoire qui oppose les Maitland, qui souhaitent préserver leur demeure comme
elle était lorsqu’ils étaient encore en vie, et madame Deetz, qui vient tout
rénover. Cette lutte entre le Bien et le Mal est particulière. En ce qui
concerne le genre de l ‘horreur, on voit rarement les créatures surnaturelles
dans le rôle des protagonistes.
Lieu clos :
(16min.40s) Barbara se cache dans la garde-robe afin d’effrayer le
designer et la femme du nouveau propriétaire qui font le tour de la maison.
Ceux-ci sont effrayés, non pas par la découverte de madame Maitland pendue,
mais bien par l’étroitesse de l’espace de rangement. Aucun d’eux ne peut voir la
revenante, car elle est morte. On utilise la garde-robe pour créer un effet de
surprise. Toutefois, à l’inverse des films d’horreur classiques, l’intention
n’est pas d’épouvanter, mais plutôt de ridiculiser le genre.
Éclairage
Low-Key : (58min.20s) La famille des nouveaux propriétaires
pénètre dans le grenier après avoir été confrontée à une manifestation étrange
qui les força à danser durant le souper. Otho, le designer, tombe sur le manuel
des gens récemment décédés des Maitland.
Son visage est illuminé par en-dessous lorsqu’il découvre le livre. Évidemment,
il y a une lumière bleutée autour de lui. Il y a contraste entre le blanc qui
couvre le visage du designer et les teintes sombres environnantes. Cet effet
accorde de l’importance à l’objet découvert.
Angle de caméra :
(1h19min.14s) Beetlejuice apparaît quand la famille Deetz invite un
couple d’amis afin de leur partager l’expérience fantasmagorique qu’ils vivent.
Le bio-exorciste prend les allures d’un jeu de fête foraine où l’on doit
frapper le plus fort possible avec un marteau sur un socle dans le but de faire
sonner une cloche. Le couple d’amis est propulsé dans les airs quand
Beetlejuice s’abat à leurs pieds. On utilise le plan en contre-plongée afin
d’accentuer l’envol et cela surprend le spectateur.
Élément étrange
inattendu : (59min.30s) Les nouveaux propriétaires descendent du
grenier et lorsque ces derniers s’agrippent après la rampe de l’escalier,
celle-ci se change en serpent. Beetlejuice se charge de terrifier les occupants
afin de laisser tranquille les Maitland. On utilise ici la forme similaire de
la rampe et du serpent pour créer un effet inattendu.
Critique : J’ai
été vraiment surpris par ce film. On y retrouvait l’allure typique des films
des années 80 dans l’histoire simple présentant des antagonistes bien définis
et des personnages stéréotypés. Toutefois, l’univers était vraiment éclaté. Les
effets spéciaux, qui fonctionnaient à l’époque, étaient de qualité moyenne,
mais ils accentuaient l’ambiance absurde. Ce film était très intéressant au
niveau du genre cinématographique. Bien que le thème soit l’horreur, les effets
de surprise servent à fait rire. On voit les Maitland essayer d’être effrayants
sans y parvenir. Cette idée assez originale m’a plu. La musique d’horreur suivait
l’ambiance qu’on a voulu donner au film. Le personnage de Beetlejuice était
vraiment excellent. J’ai aimé la représentation comique de l’au-delà comme un
enfer bureaucratique. Cela m’a fait sourire, car j’y ai vu une référence à
Kafka. L’histoire est légère et heureusement, le film n’est pas très long, 90
minutes à peine. Sans être du grand art, Beetlejuice s’écoute bien avec des
amis ou de la famille pour ceux qui n’ont pas envie d’avoir peur.