Analyse : Shutter Island
Thriller
psychologique de 2010 réalisé par Martin Scorsese mettant en vedette Leonardo
Di Caprio.
Résumé : Près de Boston, le marshal Teddy Daniels, accompagné
de son acolyte Chuck, débarque sur Shutter Island, qui abrite une asile
psychiatrique, avec la mission de retrouver une des patientes qui se serait
évadée, mais qui serait toujours prisonnière de l’île. L’ambiance de l’endroit et les embûches de
l’enquête mettront son mental à l’épreuve...
L’image
« Split screen » : Ce film n’en présente
aucun.
Champ-contre-champ : (1min.16s) Le réalisateur crée un
champ-contre-champ entre le personnage principal et son propre reflet dans le miroir.
Regard-hors-champ : (3min.40s) Teddy Daniels et Chuck regardent au loin
tandis qu’ils approchent de l’île.
Profondeur de champ : (1h19min.33s) Sur ce plan, il y a une
profondeur de champ qui, sans être exceptionnelle, vaut tout de même la peine
d’être notée. Tout y est clair :
les personnages un peu plus près, le phare au loin et les rochers en
arrière-plan.
Types
de plans
Plan-séquence : Ce film n’en présente aucun.
Plan de grand ensemble : (3min.50s) On montre l’ensemble de l’île en
lui donnant des airs de grandeur et de solitude au milieu de l’océan.
Plan d’ensemble : (1h19min.50s)
Le phare est observé de loin tout en respectant un cadre relativement
restreint.
Plan moyen : (1h42min.18s) On cadre la femme de Teddy et la
petite fille en entier afin que l'on puisse voir comment l’explosion de la voiture
en arrière englobe leurs corps en entier.
Plan américain : (7min.25s) Le garde à l’entrée oblige les
enquêteurs à lui remettre leurs armes.
Ce plan, qui arrête aux genoux, met en valeur les revolvers qui sont sur
leurs cuisses.
Plan rapproché taille : (1h24min.21s) Le plan englobe Rachel
Solando à la taille pour créer de l’intimité lors du dialogue. L’image coupe sur son ventre puisqu’on parle
de ses présumés enfants.
Plan rapproché épaule : (28min.18s) On cadre les deux amoureux à l'épaule afin de montrer l’intensité de l’étreinte avant que Dolores
disparaisse en cendres.
Gros plan : (1h8min.30s) Pendant qu’Andrew Laedis étrangle
Teddy Daniels, on agrandit le visage crispé du marshal qui lutte pour pouvoir
respirer.
Très gros plan : (59min.37s) On utilise se plan pour cadrer
l’allumette qui symbolise le pyromane et la mort de la femme de Teddy Daniels.
Plan subjectif : (1h55min.18s) La caméra prend le point de vue du
personnage alors qu’il vise les docteurs.
Cela donne une impression similaire aux jeux de tirs à la première
personne, de l’anglais « first person shooter ».
Angles
de prise vue
Vue en plongée : (24min.3s) Le point de vue est au dessus du
dirigeant du camp nazi qui est blessé mortellement de façon à démontrer sa
faiblesse et son état critique.
Vue en contre-plongée : (13min.11s) Cet angle de prise de vue
optimise l’effet d’étroitesse de la cellule.
Tous les personnages semblent agrandis au point où on dirait qu’ils se
heurtent presque la tête au plafond.
Overhead shot : (41min.5s) La caméra est située au dessus des
acolytes en plus d’effectuer un mouvement de travelling avant pour donner
l’impression que la branche tombe sur eux.
(1h21min.30)
Lorsque Teddy Daniels descend le long de la falaise pour aller récupérer un
papier important, on utilise ce plan pour démontrer l’escarpement du rocher.
Mouvements
de caméra
Panoramique horizontal : (1min.40s-1min.46s) On se sert de ce
mouvement pour suivre le personnage tout en mettant l’accent sur les menottes
qui annoncent l’arrivée à l’asile.
Panoramique vertical : (1h38min.8s-1h38min.14s) Après avoir
traversé la salle en regardant par terre, la caméra se relève en cadrant la
cravate que Teddy Daniels récupère subtilement.
Cela ajoute de l’importance à l’objet.
Travelling avant : (6min.13s-6min.29s) La caméra traverse le portail
en adoptant le point de vue de l’avant de la voiture. L’effet de franchir les remparts est ainsi
doublé.
Travelling arrière : (26min.29s-26min.34s) Les marshals s’en vont vers
leurs quartiers en voiture après avoir laissé les docteurs qui ne pouvaient pas
les aider. Lorsque l’automobile
accélère, la caméra regarde par la fenêtre arrière et on peut y voir le Docteur
Cawley dont on s’éloigne, car il ne peut être d’aucune aide.
Travelling vertical : (48min.33s-48min.45s) Le mouvement de haut
en bas va de paire avec la pluie qui tombe tout en amenant notre intérêt sur la
voiture qui ramène les marshals à l’institut psychiatrique.
Travelling latéral : (31min.18s-31min.25s) On déplace le point de vue
avec les personnages alors qu’ils
conversent. Le mouvement de droite à
gauche amplifie l’effet de malaise ressenti dû au sujet de conversation :
la lobotomie.
(44min.-44min.20)
Alors que le personnel nazi du camp est aligné le long de la clôture, la caméra
effectue un travelling de gauche à droite pendant que les soldats abattent
leurs cibles. Cela double l’effet
d’alignement tout en prolongeant l’ampleur de l’action sanglante.
Travelling circulaire : (1h58min.56s-1h58min.22s) Faire lentement
le tour des deux personnages augmente le niveau d’émotion du moment de réunion
du couple.
Zoom avant : Ce film
n’en contient aucun.
Zoom arrière : Ce film
n’en contient aucun.
Caméra à l’épaule : (1h40min.10s) La caméra suit Teddy Daniels qui
tente de ne pas se faire repérer en s’approchant de la voiture du docteur
Cawley.
Critique : Martin Scorsese transporte son public dans un
univers étrange qui, pourtant, le fascine.
L’intrigue est entrecoupée de rêves et de souvenirs qui nous font perdre
l’emprise sur les réalités et nous fait nous questionner sur notre propre
existence. Le réalisateur joue bien avec
la bande sonore qui se fait puissante lors de moments intenses et qui tend vers
l’expérimental pour amener le suspens à son comble. Sur le niveau technique, on ne peut reprocher
grand chose au choix des plans.
Volontairement, on a mis des plans statiques pour accentuer l’effet
d’emprisonnement qu’offre l’île et l’institut psychiatrique. Puis, lorsque l’histoire se met en branle, la
caméra bouge et prend une multitude de points de vue superbes. Il y a de l’action, de l’attente et un
dénouement surprenant. Bref, c’est un
bon suspens qui vaut la peine d’être vu.